Au cinéma, en DVD et VOD !

Disponible en DVD, accompagné de L’Amour existe de Maurice Pialat (1961- 19′) aux éditions Doriane Films
en version française ou sous-titrée anglaise, espagnole ou française pour les sourds et malentendants. Son 5.1 ou stéréo.
En vente sur le site de l’éditeur ou ici ou ou chez votre marchand préféré.

Disponible en VOD en version française sur FilmoTV et chez Capuseen
 


 
PATRIA OBSCURA : un photographe part sur les traces de ses grands-pères militaires morts depuis longtemps, Pierre le légionnaire et Paul le parachutiste. Il explore avec eux l’histoire de sa famille, une histoire bornée par les guerres, rongée par les silences et les non-dits. Il dévoile dans un film impudique le roman d’un pays, la France, en guerre avec elle-même.

 

 

PATRIA LUCIDA, le livre de photos coécrit par Stéphane Ragot et Pierre Bergounioux, édité par Le Bord de l’eau et Les Films du Jeudi,
est en vente ou à la commande dans toutes les bonnes librairies, et disponible en ligne
ici ou ou ailleurs…

 

entendre Bergounioux

L'écrivain Pierre Bergounioux est l'auteur de la longue postface de Patria lucida. Il participait à la projection-débat de Patria obscura le 30 octobre dernier au Reflet Médicis. Une occasion de l'entendre ici.

Qu'en est-il du père et de cette honte dont il faut que je me lave ? (6'20)

Nous avons préféré baisser le nez devant les puissances qui n'écoutent ni ne pardonnent. (7’27)

On aurait pu dire « Tous les Français naissent libre et égaux... ». Non, on a pas dit tous les Français, on a dit tous les hommes. (4'24)

 

(Merci à Paola Soave, Marie-France Aubert et Laurence Braunberger pour les sons et les images)

 

la première fois

Parce qu’il faut bien qu’il y ait une première fois, Patria obscura a été projeté au Cinéma des Cinéastes lundi 16 décembre à l’équipe, aux soutiens du film et à leurs amis.



L’occasion était belle pour moi de saluer les principales compagnes et les principaux compagnons de route du film : Sophie Brunet pour le montage, Olivier Dury et Philippe Ayme pour les images, Philippe Gilles pour les lumières, Bruno Reiland et Amélie Canini pour le son, Pierre Hanau pour son soutien à l’écriture, et surtout Laurence Braunberger, la productrice des Films du Jeudi, grâce à qui le film existe.

(photos Philippe Gilles)

 

 

centenaire

1914-2014. Un siècle, celui des extrêmes, nous sépare de la grande boucherie. Je n’ai pas prémédité la sortie du film et du livre en fonction d’un calendrier funèbre. Ni Patria obscura ni Patria lucida ne sont des objets de commémorations. Mais le hasard, écrivait Chris Marker, a des intuitions qu’il ne faut pas prendre pour des coïncidences.

 

Lire la suite »

retour en Limousin

Après avoir soutenu la production du film, Patria obscura, le Limousin vient de décider de soutenir l’édition du livre, Patria lucida.

La région Limousin signe le retour de mon grand-père Pierre Ragot sur ses terres natales, par film et papier interposé.

« Il fallait peiner, trembler, porter au jour ce qui se tenait dans l’ombre et le silence. Ainsi le voulait le grand passé. C’est une belle revanche des terres pauvres, de leurs malheureuses filles, de leurs enfants naturels, comme on disait, que de seconder, par région Limousin interposée, le petit-fils. J’y vois comme une justice immanente et très éminente, aussi ! Il les a tirés de l’oubli, du silence, du mépris où les avait confinés le passé. Ils se penchent sur lui. Tout est bien. »    Pierre Bergounioux


Blanc

Sylvain Chauveau est un compositeur français d'une quarantaine d'années. Sa musique minimaliste allie l'acoustique à l'électronique et transcende l'atmosphère sonore de Patria obscura. Son thème nostalgique Blanc, pour piano et cordes, extrait de l'album Nocturne impalpable (2001) est en écoute ici et je ne m'en lasse pas :

Pour suivre l'actualité de Sylvain Chauveau sur son compte facebook, c'est par-là


le fantôme du Mac/Val

Je traverse le jardin. Je passe devant le Prototype d’Objet en Fonctionnement n°87 de Fabrice Hyber. Je reconnais la Renault 5 rouge de ma mère, c’est la première voiture que j’ai conduite. C’est aussi la première voiture que j’ai plié, après trois semaines de permis. Je salue les agents de sécurité et les hôtesses d’accueil, je grimpe l’escalier qui mène au centre de documentation, j’adresse un sourire aux employées et je m’installe près de la baie vitrée. C’est ici, au Musée d’art contemporain du Val de Marne, que Patria obscura est sorti de l’ombre. Ici que j’ai expérimenté l’écriture de soi, que j’ai trouvé la distance entre la retenue et l’impudeur. Le Mac/Val est un peu mon bureau, ma résidence d’écriture perpétuelle.


Alors je reviens hanter le lieu. J’ai mis ma peau sur la table, il doit bien en rester quelque chose. La table ? J’aimerais maintenant la renverser.



10 juin

Il y a 69 ans jour pour jour, par une belle matinée de printemps, la 2eme division blindée de Waffen SS pénétrait dans le village d’Oradour-sur-Glane, à une vingtaine de kilomètres de Limoges. Je me souviens du tournage à Oradour, en 2012. Philippe Ayme est à la caméra, François-Xavier Drouet au son. Nous nous déplaçons au milieu des gravas comme à l’intérieur d’une photographie en trois dimensions, un instantané géant de l’épouvantable journée de 1944.

Lire la suite »

aux disparus

J’ai trop tardé. Ou bien ils sont partis trop tôt. La production du film touche à sa fin et je pense à celles et ceux qui ne pourront pas le voir.

Lire la suite »

les grandes oreilles de Patria

Ni la longueur du conduit auditif d’Amélie Canini, la mixeuse, ni la taille du pavillon de Bruno Reiland, le monteur son, ne justifient le qualificatif. Tout est affaire de sensibilité. Directs, voix off, ambiances, effets, musiques, fonds d’air et silences… Bruno organise les sons du film. Amélie aménage leurs places dans le montage. Dans l’auditorium d’AVIDIA, au fond de l’impasse pavée, le mixage multicanal de Patria obscura touche à sa fin. C’est peut-être ça faire un film finalement, trouver une place où loger son désir.


 


étalonnage

Patria obscura est en étalonnage. L’étalonnage d’un film consiste à ajuster la colorimétrie plan par plan, c’est-à-dire à doser les quantités de rouge, de vert et de bleu de l’image pour obtenir un rendu équilibré ou un effet marqué. Densité, contraste, saturation, définition, effets spéciaux, Éric garde l’oeil sur tous les paramètres avec l’ambition de mettre sa technique au service du récit. Éric Salleron est étalonneur chez AVIDIA. A la sortie de ses machines, les images du film auront revêtu leurs habits définitifs.

 

reste une réponse

Pas facile de finir un film.

Le tournage est bouclé, le montage images définitif, mais Patria obscura n’est pas encore prêt à être projeté.

Lire la suite »

la loi du jardin

Hommage à Chris Marker. Photographe, cinéaste, poète (29 juillet 1921-29 juillet 2012)

- On est un peu loin du jardin maintenant.

- L’important ce n’est pas tellement qu’il soit loin, c’est qu’il existe. Et qu’il existe à travers notre part la plus irréfutable, la plus animale. Ce n’est pas un refuge, c’est là, c’est en nous, c’est aussi vrai que la cruauté, ou la volonté de vivre. Il y a bien une loi du jardin, qui s’exprime par des gestes très simples, par les gestes les plus simples. Ce n’est pas l’âge d’Or, ce n’est pas le Paradis Perdu, ça doit être le jardin où les paysans de Dalécarlie ont représenté le Cantique des Cantiques. Oui c’est vrai, quand on regarde autour de soi c’est l’horreur, c’est la folie, c’est les monstres… Mais il y a déjà un maquis, une clandestinité du bonheur, une Sierra Maestra de la tendresse. Il y a quelque chose qui avance, à travers nous, malgré nous, grâce à nous quand nous avons la grâce. Et qui annonce, pour on ne sait pas quand, la survivance des plus aimés.

Chris Marker, Si j’avais quatre dromadaires (1966)

 

matricule 53.628

« Un petit Français regarde bien en face ». Je me souviens, dès le premier regard sur cette affiche de propagande de 1942, extraite d’un ouvrage sur la vie quotidienne sous l’occupation, avoir lu une invitation à me pencher sans fausse pudeur sur mon identité française…

Lire la suite »

montage

« De la confrontation de deux images naît une signification, une idée qui ne fait partie intégrante ni de l’une ni de l’autre de ces deux images considérées séparément. »

Albert Jurgenson, Sophie Brunet, Pratique du montage, Femis 1990.

Lire la suite »

ici reposent les promesses…

Lire la suite »

L’Art français de la guerre

« Nous étions naïfs et forts, nous prenions un pays entier pour une compagnie de garçons battant la campagne. Nous avions été l’honneur de la France en ces temps où l’honneur se mesurait à la capacité de meurtre, et je ne comprends pas exactement où tout a disparu. »

Alexis Jenni, L’Art français de la guerre, Gallimard 2011
Lire la suite »

Bonne Mère, filles faciles

Marseille, passage obligé de toutes les traversées maritimes de la métropole vers les colonies. Mon grand-père Pierre y a embarqué pour la première fois en 1921, en direction du Levant. Mon grand-père Paul y a débarqué pour la dernière fois en 1962, en provenance d’Alger.

Lire la suite »

Les Films du Jeudi

Nouvel attentat photographique, cette fois sur la page d’accueil des Films du Jeudi.

En cliquant sur l’un des deux petits diptyques photographiques accroché sur les toits parisiens de la page d’accueil, on accède à la fiche technique du film Patria obscura produit par Laurence Braunberger.

Aux Films du Jeudi, Laurence Braunberger fait vivre le catalogue des films produits ou acquis par son père, Pierre Braunberger, depuis 1925. C’est l’un des derniers grands catalogues de films indépendants (111 longs-métrages, 165 documentaires,130 courts-métrages). Elle en a repris la gestion et, selon ses coups de cœur, l’activité de production.

 

11 novembre

11 novembre à Gentioux, dans la Creuse. Les rangs des anciens combattants de 14-18, qu’enfant je regardais se recueillir avec leurs médailles et leurs béquilles, n’ont cessé de s’éclaircir jusqu’à disparaître tout à fait. Lire la suite »

tournage

Tournage en HD dans l’antre du photographe. Les focales sont fixes, les profondeurs de champs minimales, le point toujours fragile…

Lire la suite »

petite patrie

C’est l’été, le village d’Arboucave se situe là, au beau milieu des grandes vacances. Lire la suite »

diplopie

DIPLOPIE n.f. – 1792 ; Méd. Trouble de la vue, consistant dans la perception de deux images pour un seul objet.


Lire la suite »

latence

Plusieurs jours, souvent plusieurs semaines, parfois plusieurs mois séparent la capture d’une image argentique de sa découverte. Lire la suite »

dans l’ombre négative

C’est une ruine. Un espace entre deux murs. Un recoin chargé de déchets, de débris, tapissé de végétaux coriaces.


Lire la suite »

photos à l’eau de pluie

Il pleut sans discontinuer depuis le 14 juillet. J’ai installé une cuve de récupération des eaux pluviales. Le temps est idéal pour m’enfermer dans mon laboratoire. Je revisite mes négatifs. Voilà mes deux premiers tirages argentiques lavés à l’eau de pluie. Lire la suite »

attentats photographiques

Ce 14 juillet à Paris, des accrochages sauvages de photographies ont fleuri sur les sites emblématiques de la capitale… Lire la suite »

acte 1

Ouverture du site patriaobscura.fr et premier acte public du projet Patria obscura.

Des dizaines de photos encadrées en diptyques sont abandonnées ici et là sur des places de Paris. Dans chaque cadre, en vis à vis, la photo d’une tombe d’un soldat de la 1ère guerre mondiale mort pour la France, et le portrait d’un citoyen français brandissant sa carte d’électeur dans la file d’un bureau de vote. Pas besoin de permis de séjour en 1914 pour venir se faire trouer la peau, pas d’examen de langue française pour monter en première ligne.

Français issus de la Révolution, que commémorons-nous le 14 juillet ? Notre fête nationale n’est-elle plus rien qu’un défilé militaire suivi d’un feu d’artifice ?

Inoculé par un pouvoir qui parie sur la division et la stigmatisation, Je vois le venin de l’identité nationale, loin d’avoir disparu avec le ministère du même nom, s’immiscer dans les tissus d’un corps social déjà tétanisé par la peur de l’autre. Je rejette les termes d’un débat biaisé et je refuse d’abandonner aux puissants l’usage des mots, des images et des symboles.