acte 1

Ouverture du site patriaobscura.fr et premier acte public du projet Patria obscura.

Des dizaines de photos encadrées en diptyques sont abandonnées ici et là sur des places de Paris. Dans chaque cadre, en vis à vis, la photo d’une tombe d’un soldat de la 1ère guerre mondiale mort pour la France, et le portrait d’un citoyen français brandissant sa carte d’électeur dans la file d’un bureau de vote. Pas besoin de permis de séjour en 1914 pour venir se faire trouer la peau, pas d’examen de langue française pour monter en première ligne.

Français issus de la Révolution, que commémorons-nous le 14 juillet ? Notre fête nationale n’est-elle plus rien qu’un défilé militaire suivi d’un feu d’artifice ?

Inoculé par un pouvoir qui parie sur la division et la stigmatisation, Je vois le venin de l’identité nationale, loin d’avoir disparu avec le ministère du même nom, s’immiscer dans les tissus d’un corps social déjà tétanisé par la peur de l’autre. Je rejette les termes d’un débat biaisé et je refuse d’abandonner aux puissants l’usage des mots, des images et des symboles.


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