le fantôme du Mac/Val

Je traverse le jardin. Je passe devant le Prototype d’Objet en Fonctionnement n°87 de Fabrice Hyber. Je reconnais la Renault 5 rouge de ma mère, c’est la première voiture que j’ai conduite. C’est aussi la première voiture que j’ai plié, après trois semaines de permis. Je salue les agents de sécurité et les hôtesses d’accueil, je grimpe l’escalier qui mène au centre de documentation, j’adresse un sourire aux employées et je m’installe près de la baie vitrée. C’est ici, au Musée d’art contemporain du Val de Marne, que Patria obscura est sorti de l’ombre. Ici que j’ai expérimenté l’écriture de soi, que j’ai trouvé la distance entre la retenue et l’impudeur. Le Mac/Val est un peu mon bureau, ma résidence d’écriture perpétuelle.


Alors je reviens hanter le lieu. J’ai mis ma peau sur la table, il doit bien en rester quelque chose. La table ? J’aimerais maintenant la renverser.



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