reste une réponse

Pas facile de finir un film.

Le tournage est bouclé, le montage images définitif, mais Patria obscura n’est pas encore prêt à être projeté.

Reste à retravailler les sons, à les mixer, reste à conformer les images, à les étalonner, à fabriquer les sous-titres de la version anglaise, à finaliser le générique…

Pas facile. Alors je me souviens des raisons qui m’ont permis de tenir. Je me souviens du sentiment de torpeur, je me souviens de la conscience d’une fuite vaine, d’une voie sans issue. Je me disais que photographier c’était partir au loin, c’était regarder l’autre. Un autre que je figeais au carré et à qui je demandais : qui êtes-vous ?

Mon sac pesait des tonnes et je me suis retrouvé cloué au sol, incapable de soutenir les regards qui me fixaient en noir et blanc.

Et toi photographe, qui es-tu ?

Il fallait, pour continuer, interroger ma propre histoire.

Je finirai ce film parce que je dois à ces visages une réponse.

 


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